© Gregg Iacobbi, 2024

Stéphane LagardeMieux comprendre la formation des planètes

Médaille de cristal du CNRS

Stéphane Lagarde est ingénieur de recherche au Laboratoire Joseph-Louis Lagrange (Lagrange – CNRS/Observatoire de la Côte d’Azur/Université Côte d’Azur). Ses travaux ont été couronnés par la réussite de deux très grands équipements de l’Observatoire européen austral (ESO) dont les performances uniques au monde nous aident notamment à mieux comprendre la formation des planètes. 

De la Côte d’Azur aux hauts plateaux chiliens, Stéphane Lagarde a voyagé aux quatre coins du monde afin d’orchestrer le développement d’instruments de pointe qui nous aident à mieux comprendre les origines des planètes. L’ingénieur de recherche se spécialise en interférométrie différentielle lors de son DEA – cette technique, alors nouvelle, vise à améliorer la qualité des observations astronomiques. Après sa thèse dans ce domaine, Stéphane Lagarde enchaîne quelques postes temporaires avant de poser ses valises à Paris où il conçoit des spectromètres de masse dédiés à l'analyse des atmosphères. Il intègre finalement le CNRS à Nice pour développer AMBER, le premier interféromètre proche infrarouge du Very Large Telescope Interferometer (VLTI) de l'ESO. 

En tant que responsable de la conception générale de l’instrument, Stéphane Lagarde vogue à travers l’Europe pour s’assurer du bon déroulement des opérations. Une aventure tout aussi scientifique et technique qu’humaine et culturelle. « Ce travail de maître d’œuvre m’a beaucoup plu et j’ai souvent joué le rôle du facilitateur, celui qui trouve des compromis pour faire avancer le projet », témoigne-t-il. 

Riche de ce succès, Stéphane Lagarde remet le couvert en 2005 et joue un rôle tout aussi central dans le développement de MATISSE, un des deux instruments de deuxième génération du VLTI. « On est parti d’une feuille blanche en nous concentrant sur le signal que l’on souhaitait produire et on est remonté à reculons pour en déduire toutes les solutions optiques, mécaniques et informatiques nécessaires à l’obtention de ce signal », explique l’ingénieur de recherche. Douze ans plus tard, dont trois années de tests rigoureux et intensifs, MATISSE rejoint le désert d'Atacama au Chili. Une fois installé, il ne lui faut que quelques minutes avant d’apporter ses premières observations et de confirmer l’excellence du travail de son équipe conceptrice. 

Afin de saluer ses apports exceptionnels à la science, Stéphane Lagarde est aujourd’hui récompensé par la médaille de cristal du CNRS. En tant que directeur technique de son laboratoire, l’ingénieur de recherche met désormais son expérience au profit des autres. Un rôle d’accompagnateur qu’il n’hésitera pas à troquer contre une casquette de responsable dès lors qu’un projet d’interférométrie entrera dans son radar.