Semaine du cerveau 2021 : conférence et concert du 5 juin 2021
La conférence "Comment notre cerveau perçoit-il les œuvres d'art ?" et le concert "La musique entre mythe et réalité ?", initialement prévus en mars mais annulés en raison de la situation sanitaire, se tiendront le 5 juin 2021 de 16h00 à 18h30.
L'événement est proposé sous 2 formats :
- un mode en présentiel au pôle culturel Auguste Escoffier à Villeneuve-Loubet : le nombre de place étant limité, l’inscription est obligatoire : cliquez ici pour vous inscrire. L’événement se déroulera dans le respect des mesures sanitaires en vigueur (respect des distanciations, port du masque obligatoire).
- et un mode en distanciel : suivez la transmission en direct de l'événement depuis chez vous le 5 juin à 16h00 directement sur la chaîne Youtube d’Université Côte d’Azur
- 16h00-16h30 Discours d’ouverture
Lionnel Luca, Maire de Villeneuve-Loubet et Vice Président de la Communauté d’Agglomération Sophia Antipolis
Carole Rovère, chercheure INSERM, membre du comité organisateur de la Semaine du Cerveau en Côte d’Azur
Noël Dimarcq, Vice-Président Recherche d’Université Côte d’Azur
Aurélie Philippe, Déléguée régionale CNRS Côte d’Azur
Jacques Noël, professeur des universités Université Côte d’Azur, membre du comité organisateur de la Semaine du Cerveau
- 16h30-17h30 Comment notre cerveau perçoit-il les œuvres d’art ? par le Dr Pierre Lemarquis, Neurologue, neurophysiologiste, attaché d’enseignement (éthologie) à l’Université de Toulon-La Garde, membre du groupe de recherche sur« Résilience et Vieillissement » d’Aix-en-Provence.
Aimer Jeff Koons protège-t-il de la maladie d’Alzheimer ? Les patients Alzheimer ont-ils des goûts esthétiques différents de ceux d’une population témoin ? En perdant leur mémoire culturelle qui nous influence et nous entrave, accéderaient-ils à des éléments qui nous dépassent ? Le classement établi par un groupe de patients montre un choix préférentiel pour le « flower balloon » de Jeff Koons. Quelles en sont les raisons ?
– L’œuvre volumineuse ressemble à un ballon de baudruche gonflé qui évoque le monde de l’enfance. On peut aussi y voir de gigantesques seins maternels, première œuvre d’art à laquelle nous sommes confrontés selon Darwin, à la fois érotique, gastronomique et esthétique. Le petit goéland s’intéresse fortement à la tache rouge sur le bec de sa mère qui annonce son repas mais préférera un leurre de plus grandes dimensions, sa mère couvera plus volontiers un œuf factice s’il ressemble au sien mais en plus volumineux : c’est la loi de du changement maximal qui fait le bonheur des caricaturistes.
– La couleur jaune dorée de la sculpture de Koons est celle que recherchait Van Gogh lorsqu’il voulait nous offrir le soleil, on la retrouve dans les études d’expression colorée de l’humeur chez les aphasiques : elle représente la quiétude alors que le gris et le noir signalent l’anxiété et la dépression. La simplicité de l’œuvre permet également à l’attention de ne pas se disperser (loi de neuroesthétique dite de « la litote ») et l’on y retrouve même la fameuse « ligne serpentine », essence ultime de la beauté chère à Michel-Ange et à la Renaissance. Enfin elle est parfaitement réfléchissante, l’attirance pour une œuvre étant souvent liée à l’impression consciente ou non de familiarité qu’elle nous procure, en résonnance avec notre biographie.
– Les neurones miroirs couplés aux circuits du plaisir et de la récompense peuvent fournir un support neuronal à l’empathie esthétique, au ressenti de l’intérieur cher aux philosophes qui orientera les patients vers la quiétude promise par l’œuvre de Koons. Elle revêt alors une dimension thérapeutique. C’est peut-être pour cette raison que les patients entrent également en résonnance avec les champs colorés des toiles de Mark Rothko, lui qui a tant appris des enfants et a traversé seul les Etats-Unis à la recherche de son père avec une pancarte autour du cou indiquant « je ne parle pas votre langue ».
- 17h30-18h30 Concert sur le thème : La musique entre mythe et réalité ?
Casa’rmonie, orchestre d’harmonie de Cannes Sophia Antipolis
« Il est une question que les compositeurs, les musicologues et philosophes n’arrivent toujours pas à trancher : est-ce que la musique exprime véritablement quelque chose ? Entre mythe et réalité, l’expression musicale a donné lieu à des controverses intellectuelles très nourries au XVIIIe siècle, tout en continuant de créer des tensions à l’époque contemporaine entre ceux pour qui l’art des sons ne peut être vecteur de significations extra-musicales et ceux pour qui la musique est un langage capable de traduire des émotions, voire des pensées et des histoires ». (Introduction de la conférence L’expression musicale : mythe ou réalité, Philharmonie de Paris, novembre 2018)
Sommes-nous sûr de savoir ce que voulait exprimer Joe Hisaishi en illustrant le monde onirique d’Hayao Miyazaki ? Ou David Holsinger quand il compose au sujet du fameux « étranger mystérieux » ? Freddie Mercury écrit une chanson inspirée par le Tour de France. Ralph Vaughan Williams regardait-il de jeunes paysannes danser quand il arrangea ses chants populaires ?
Savoir tout cela influe-t-il sur notre manière de percevoir ces œuvres en tant qu’interprètes ? Comme auditeurs ?
Nous, humbles musiciens, ne pouvons qu’espérer qu’au détour de ce concert nous arriverons à partager, entre nous et avec le public, les émotions que nous ressentons en interprétant ces quelques pièces :
- My Neighbour Totoro de Joe Hisaishi, arrangement de Yo Goto
- Aztec Fire de Jay Bocook
- English Folk Songs de Ralph Vaughan Williams
- The Case of the mysterious stranger de David R. Holsinger
- Queen Symphonic Highlights, Queen, arrangement de Philip Sparke
- Star Trek de Michael Giacchino. »