Restaurer les écosystèmes côtiers pour ralentir le changement climatique ? / LOV
Les sédiments qui se trouvent sous les forêts de mangroves, prés-salés et herbiers de plantes marines sont riches en carbone accumulé au cours des derniers siècles. Les entreprises et les États, soucieux de compenser leurs émissions de gaz à effet de serre, comme le CO2, explorent la possibilité de le faire en finançant la restauration de ces écosystèmes dits « à carbone bleu ».
Deux chercheurs, dont Jean-Pierre Gattuso, chercheur CNRS au Laboratoire d'Océanographie de Villefranche - LOV (CNRS-Sorbonne Université), ont examiné les mécanismes par lesquels des habitats côtiers absorbent et rejettent des gaz à effet de serre. Les résultats concernant le bénéfice climatique de la restauration des écosystèmes à carbone bleu ne sont pas convaincants. En effet, les connaissances scientifiques sur lesquelles baser la compensation carbone des programmes de restauration à venir sont très incertaines et il est fort probable que leur capacité d’atténuation des émissions ait été largement surestimée. Il est donc trop risqué aujourd’hui de choisir cette stratégie comme mécanisme de compensation des émissions de CO2 et la priorité doit porter sur la réduction des émissions.