Prix de la Fondation pour la recherche médicale 2024 : 2 biologistes azuréennes récompensées

Distinction Biologie

Les Prix de la Fondation pour la Recherche Médicale soutiennent et récompensent chaque année quelques-uns des plus grands talents de la recherche française. Ils sont créés à l’initiative de mécènes, fortement investis dans la lutte contre la maladie, qui souhaitent associer leur nom ou celui de personnes proches, aux progrès de la recherche.
Les prix scientifiques 2024
Les Prix scientifiques distinguent des chercheurs qui, à travers l’originalité de leur parcours professionnel, contribuent au progrès de la connaissance et aux avancées de la recherche médicale d’aujourd’hui et de demain. Créés à l’initiative de donateurs grâce à un don, une donation ou un legs, ils sont destinés à soutenir des recherches spécifiques dans un domaine souhaité par ces derniers. Ils portent le nom du donateur ou celui d’un proche à qui il souhaite rendre hommage. Les lauréats des Prix scientifiques sont sélectionnés par des jurys spécialisés dont les membres appartiennent au Conseil scientifique de la Fondation pour la Recherche Médicale.

Toutes nos félicitations aux lauréates !

Florence Besse - Prix Rachel Ajzen et Léon Iagolnitzer

Florence Besse est directrice de recherche au CNRS, responsable de l’équipe « Contrôle post-transcriptionnel de la plasticité neuronale chez la drosophile » à l’Institut de Biologie Valrose (CNRS-Inserm-UniCA), qu’elle dirige, à Nice. 

Elle consacre ses travaux à l’étude de la régulation des molécules d’ARN au cours du vieillissement cérébral. Produites à partir des gènes, elles sont les intermédiaires à partir desquelles les protéines nécessaires à la cellule sont synthétisées. Grâce à des études chez la drosophile – la mouche du vinaigre avec qui nous partageons de nombreuses similarités génétiques –, son équipe a découvert qu’au cours du vieillissement normal, des protéines et des molécules d’ARN s’agrègent, formant des granules qui grossissent à l’intérieur des neurones. La conséquence est une diminution des protéines produites à partir des ARN « séquestrés » dans les granules. Les investigations se poursuivent pour identifier précisément les molécules d’ARN impliquées et comprendre l’impact de ce phénomène sur le vieillissement du cerveau, notamment la diminution des capacités cognitives. Et comme de nombreuses maladies neurodégénératives liées au vieillissement – comme la sclérose latérale amyotrophique - sont associées à la formation d’agrégats toxiques riches en ARN et protéines, ces avancées pourraient mener vers de nouvelles stratégies thérapeutiques visant à moduler la formation de ces agrégats au cours du vieillissement.

Ce Prix, d’un montant de 20 000 €, soutient des travaux de recherche fondamentale sur la compréhension des mécanismes du vieillissement et en particulier en ce qui concerne le cerveau dans des conditions normales et pathologiques.

 

© Julie Bourges/FRM

Claudine Blin-Wakkach - Prix de la Fondation Guillaumat-Piel 2

Claudine Blin-Wakkach est directrice de recherche à l’Inserm, responsable de l’équipe « Ostéoimmunologie, niches et inflammation » au sein du laboratoire de Physiomédecine Moléculaire (CNRS – Université Côte d’Azur) qu’elle dirige à Nice.

Ostéoporose et inflammation chronique : une même cellule en cause
Son équipe cherche à élucider comment certaines cellules osseuses, appelées « ostéoclastes », modulent le système immunitaire. Dans le tissu osseux sain en renouvellement constant, les ostéoclastes sont chargés de la dégradation de l’os ancien. Mais l’équipe a découvert que dans l’ostéoporose ou les maladies inflammatoires chroniques (comme l’arthrite ou la maladie de Crohn), certains ostéoclastes ont aussi un rôle immunitaire et exacerbent l’inflammation. Les cibler permet de réduire cet effet délétère. L’équipe s’attache maintenant à comprendre les mécanismes en cause. Son espoir : ouvrir la voie à des traitements innovants avec moins d’effets adverses dans ces maladies très répandues.

Ce Prix, d’un montant de 40 000 €, provient d’un legs de Louise Guillaumat. Il est destiné à soutenir des travaux de recherche biomédicale sur les maladies ostéoarticulaires.